Comment tout peut s’effondrer

Et si notre civilisation s’effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant. Loin des prédictions Maya et autres eschatologies millénaristes, un nombre croissant d’auteurs, de scientifiques et d’institutions annoncent la fin de la civilisation industrielle telle qu’elle s’est constituée depuis plus de deux siècles. Que faut-il penser de ces sombres prédictions ? Pourquoi est-il devenu si difficile d’éviter un tel scénario ?

Dans ce livre, Pablo Servigne et Raphael Stevens décortiquent les ressorts d’un possible effondrement et proposent un tour d’horizon interdisciplinaire de ce sujet – fort inconfortable – qu’ils nomment la « collapsologie ». En mettant des mots sur des intuitions partagées par beaucoup, ce livre redonne de l’intelligibilité aux phénomènes de « crises » que nous vivons, et surtout, redonne du sens à notre époque. Car aujourd’hui, l’utopie a changé de camp: est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L’effondrement est l’horizon de notre génération, c’est le début de son avenir. Qu’y aura-t-il après ? Tout cela reste à penser, à imaginer et à vivre…

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Les entreprises humanistes

Docteur en psychologie, Jacques Lecomte est l’un des principaux experts français en psychologie positive. Auteur de plusieurs ouvrages, il a enseigné à l’université Paris Ouest Nanterre la défense ainsi qu’en sciences sociales. À travers ce livre de 460 pages paru en 2016 aux éditions Les Arènes, il présente une vision surprenante et bien documentée d’entreprises qui mettent l’homme et le bien commun au centre de leur système de valeur et de leur fonctionnement. Fondant son argumentation sur un ensemble d’exemples concret et précis l’auteur démontre qu’une structure capitalistique, a priori dénuée de philanthropie, peut  générer de la motivation personnelle et intrinsèque pour autant que le la direction sache appliquer un certains nombre de principes relationnels et organisationnels.

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Internet – l’illusion démocratique

Nombreux sont ceux qui prétendent qu’internet est libre, démocratique, transparent et impartial. D’autres en font un outil tellement révolutionnaire qu’il pourrait renverser l’ordre établi grâce à des mécanismes de participation directe, populaire et généralisée à la vie politique. D’autres, enfin, affirment que la diffusion gratuite de l’information sur les réseaux sociaux affranchira de l’influence des grands groupes médiatiques.

Toutes ces idées reposent sur des prémisses fallacieuses. Non ! La gratuité  n’est pas la liberté ! Une fois la confusion dissipée, plusieurs questions s’imposent : qui détient les données des utilisateurs ? Comment sont-elles utilisées ? A quelles fins ? Les technologies de l’oppression ne visent qu’une chose : nous libérer de la liberté. Plus elles nous connaissent plus leurs algorithmes s’affinent, et plus elles veulent nous libérer du fardeau de choisir.

Mais il est encore temps de réagir ! Nous pouvons décider d’en finir avec la délégation et nous organiser autrement, en construisant et en élargissant des sphères d’intimité nous protégeant des injonctions à l’obscénité automatisée, à la pornographie émotionnelle et à la transparence radicale.

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André Gorz : une vie

Cette première biographie d’André Gorz (1923-2007) retrace le parcours de l’un des penseurs les plus clairvoyants et innovants de la critique du capitalisme contemporain. Marqué par les pensées de Marx, Husserl, Sartre, Illich, Gorz pose la question fondamentale du sens de la vie et du travail.

Né Gerhart Hirsch à Vienne, ce « métis inauthentique » étudie en Suisse, avant d’opter pour la France. Penseur existentialiste, autodidacte, il révise constamment ses façons de voir, sans craindre d’explorer de nouveaux territoires théoriques. Anticapitaliste, marxiste d’un type nouveau, il est très proche de l’extrême gauche italienne et incarne l’esprit de 68. Il est aussi l’un des premiers artisans de l’écologie politique et de la décroissance. Une pensée en mouvement, au service de l’autonomie, du temps libéré, de l’activité créatrice et du bien vivre.

L’intellectuel André Gorz, rédacteur aux Temps modernes, se double du journaliste qui signe ses articles Michel Bosquet dans L’Express avant de participer à la fondation du Nouvel Observateur. Cette biographie d’une figure singulière, à la croisée de la littérature, de la philosophie et du journalisme, est aussi l’occasion de revisiter un demi-siècle de vie intellectuelle et politique, un voyage au cours duquel on croise Sartre et Beauvoir mais aussi Marcuse, Castro, Cohn-Bendit, Illich, Guattari, Negri et bien d’autres.

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Les intelligences multiples

Selon  l’approche  classique,  l’intelligence serait  une  faculté  unique  et  générale, mesurable par le fameux QI, grâce à des tests. De là à penser que le classement des individus sur « l’échelle de l’intelligence » refléterait la hiérarchie des destins scolaires, professionnels et sociaux, le pas est vite franchi. Or, évaluer chaque individu isolement sur quelques compétences hors contexte n’est plus crédible au regard de la science comme des besoins de la société.

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À la recherche de l’Univers invisible

Après ses  stupéfiantes  avancées  du 20e  siècle – la découverte de l’expansion de l’Univers, du Big Bang et des trous noirs -, la cosmologie serait-elle en train de perdre son objet d’étude ? L’avènement de la « matière noire », invisible mais nécessaire pour expliquer  les mouvements des galaxies, celui de « l’énergie noire », insaisissable mais indispensable pour rendre compte de l’accélération de l’expansion de l’Univers, et celui des trous noirs, qui font apparaître la matière ordinaire comme un lapin dans un chapeau de magicien, donnent l’image d’un Univers élusif dont une part grandissante échappe à l’observation.

L’auteur fait la lumière sur le « triolet noir de notre ignorance » et cherche les biais susceptibles de dérober l’Univers à notre regard, en analysant les cinq « illusions » possibles.

David ELBAZ

Odile Jacob – 2016 – 200 pages

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Voyage sur les flots de galaxies Laniakea, notre nouvelle adresse dans l’Univers

Géographes du cosmos, les cosmographes  étudient la structure de l’Univers et la façon dont s’agencent et évoluent les galaxies qui le constitue.

L’auteur, astrophysicienne  passionnée,  nous  fait découvrir  sa  quête  pour cartographier le cosmos. Elle a visité les plus grands télescopes du Monde afin de mesurer la lueur de milliers de galaxies et d’en déduire les distances qui les séparent ainsi que leurs effets gravitationnels. Ces données ont ensuite été traitées et analysées, pour obtenir finalement une image en volume du superamas  auquel appartient notre Voie Lactée, un continent extragalactique de 500  MAL, baptisé « Laniakea ».

Hélène COURTOIS

Dunod – 2016 -170 pages

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Sauver le progrès

Si l’idée de progrès a guidé l’action sociale et politique moderne depuis Les Lumières, elle s’est considérablement affaiblie. Y compris les insatisfaits de la réalité actuelle, le mot même de progrès a perdu son sens. Progrès de quoi ? Progrès de qui ? Progrès vers quoi ? Qui peut encore répondre à ces questions  ? Que le progrès n’ait plus d’attrait ni de contours, qu’il ne fasse plus consensus  pour les « progressistes » est un facteur central de la fermeture actuelle des possibles. Le doute légitime vis-à-vis du progrès, en particulier technique et économique, a renforcé à son insu le discours hégémonique sur l’absence d’alternatives et sur la fin de l’Histoire. Afin de conjurer cette malédiction, l’auteur produit une  analyse  conceptuelle, historique et sociologique, qui vise à redéfinir ce que pourrait être un futur désirable pour celles et ceux qui souffrent du présent.

Selon l’auteur, le progrès est à la fois nécessaire et possible, et doit être réactivé à partir de deux matrices que sont la critique et l’imagination.  Il faut aussi se défaire des conceptions euro-centrées  qui  ont  dominé  l’imaginaire des  modernes.  L’émergence d’une capacité  à l’autodétermination collective apparaît comme la condition et l’horizon de tous les autres progrès

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Hâte-toi lentement

Nous vivons dans un monde  où le temps  semble  se réduire de plus en plus. Sous l’action de la technologie et de la marchandisation, nous sommes  toujours connectés, sollicités à répondre et  à réagir avec empressement,  happés  par une  véritable frénésie  visuelle et cognitive. Nous oublions que le cerveau a des mécanismes  lents et, dans la tentative d’imiter des machines rapides, nous sommes confrontés à de nombreuses frustrations. La culture de la rapidité domine dans les relations et les décisions ; l’action  immédiate l’emporte sur la réflexion. Même la politique et l’éducation subissent ce changement.

L’auteur, neuroscientifique éminent,  démontre  que  c’est la nature même  de notre cerveau qui n’est pas adaptée à cette précipitation.  Il nous invite à redécouvrir les avantages et les potentialités d’une civilisation pratiquent la réflexion, basée notamment  sur le langage et l’écriture, et à redonner la priorité au temps du cerveau vs celui des machines.

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Cerveau augmenté, homme diminué

Le cerveau humain connait, étudie, explique et comprend, au point qu’il en est arrivé à prendre comme objet d’étude… lui-même. Et les nouvelles connaissances sur le fonctionnement du cerveau ébranlent profondément nombre de croyances au fondement de la culture occidentale. Car les remarquables avancées des neurosciences rendent en effet désormais envisageable pour certains la perspective d’améliorer le cerveau et de supprimer ses faiblesses et ses « défauts » : le rêve d’un cerveau « parfait » semble à portée de main.

Cette vision conduit à considérer notre cerveau comme  un ordinateur qu’il s’agirait d’optimiser en l’améliorant par divers outils pharmacologiques ou informatiques. L’auteur montre ici pourquoi ce nouvel idéalisme du « cerveau augmenté » est en réalité une illusion dangereuse : le monde qu’entendent préparer les transhumanistes  et certains scientifiques risque fort d’être habité par la folie et la maladie…

Miguel BENASAYAG

La Découverte – 2016 – 200 pages

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