Hydrogène – La transition énergétique en marche

Pierre-Etienne FRANC

Gallimard – 2015 – 160 pages

« Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène qui la constituent, utilisées isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisables… » Jules Verne 1874.

 

Les chapitres sont les suivants :

1/ Une seule molécule, de multiples applications.

2/ Produire, stocker, transporter.

3/ Un vecteur de la transition énergétique.

4/ Des freins à lever.

5/ Un nouveau modèle pour une nouvelle énergie.

Sur le tableau de Mendeleïev, H est l’élément qui figure tout seul, tout en haut à gauche ; un proton + un électron ; le corps le plus simple et le plus abondant dans l’Univers connu. Il affiche un remarquable rapport énergie disponible / masse : 120 MJoules/Kg contre 29 pour le charbon, 43 pour l’essence et 50 pour le gaz naturel. Il est aussi exceptionnellement léger : un m3 d’hydrogène pèse 90g ; ce qui est à la fois un avantage – principe d’Archimède – et en même temps un handicap car, à masse égale, H occupe bien plus de volume que n’importe quelle autre substance. Pour être stocké et transporté, l’hydrogène doit donc être compressé à 700 bars, soit 700 fois la pression atmosphérique au niveau de la mer.

Dans cette problématique, le couplage EON – Electricité d’Origine Nucléaire – et H est particulièrement judicieux : l’électricité issue des centrales permet d’alimenter un électrolyseur qui servira à produire de l’hydrogène non seulement sans émettre de dioxyde de carbone mais aussi en limitant les coûts. Il en irait de même avec des producteurs d’électricité comme les barrages hydroélectriques… et dans une moindre mesure les panneaux photovoltaïques et les éoliennes du fait de leur intermittence. En revanche, les hydroliennes sont promises à un bel avenir.

L’hydrogène a la particularité de pouvoir se stocker sous forme gazeuse et liquide puis réutilisé pour produire de l’électricité.

 

L’auteur s’inscrit dans la diatribe anxiogène médiatique en reprenant sans discernement le discours sur le « facteur 4 », c’est-à-dire la division par quatre de la présence de CO2 dans l’atmosphère terrestre par rapport à 1990 alors que cette concentration est désormais saturée et que le phénomène soi-disant anthropique est de plus en plus remis en question face aux réalités (mesures) constatées.

Lire « COP21 : impasse garantie » in FuturWest n°56.

 

L’auteur aborde assez longuement la question de la mobilité en constatant qu’il n’y aura pas de décarbonation des transports sans électricité, ce qui est une évidence, principalement parce que l’usage de l’électricité est propre, aussi bien dans les transports que dans toutes ses applications. D’où sa conclusion : pas d’électrification des transports sans hydrogène propre.

Nous noterons qu’il n’a visiblement pas connu le projet de la société néerlandaise Gazunie : parc éolien off-shore de grande taille – électrolyse de l’eau de mer – transport de l’hydrogène via les gazoducs existants – stockage en compression – distribution.

 

Un livre utile pour le néophyte qui découvre le sujet « Hydrogène », ses caractéristiques physico-chimiques et ses applications. Les personnes déjà averties et a fortiori celles qui étudient toutes les évolutions en matière d’énergie n’apprendront pas grand-chose qu’elles ne sachent déjà.

 

Renvois :

 

¤ Stephen BOUCHER, La révolution hydrogène – FW N°21.

 

¤ Laurence TUBIANA (et all), Anticiper pour s’adapter (Climat) – FW N°39.

 

¤ Jean-Christophe (de)MESTRAL, L’atome vert (Filière Thorium) – FW N°44.

 

¤ Jean-Marie CHEVALIER, L’avenir énergétique : cartes sur table – FW N°46.

 

¤ Henri SAFA, Quelle transition énergétique ? – FW N°49.

 

 

PhS