Soleil Capitaliste – Entretiens au coeur des multinationales

Six cadres dirigeants de multinationales et un syndicaliste évoquent pour la première fois à travers leur parcours professionnel l’évolution du capitalisme depuis 20 ans. De leurs propres mots, surgissent les contours d’une réalité humaine brutale, qui permet au lecteur non initié de mieux comprendre un système de production de richesse dominé par la Bourse. Replaçant la multinationale dans un contexte historique et politique, l’auteur, en seconde partie de livre, nous offre une grille de lecture prospective, et appelle à la renaissance de la politique, seul contre-pouvoir d’un capitalisme en passe de devenir totalitaire

 

Isabelle PIVERT

Editions du Sextant – 2006 – 320 pages

 

“Le raisonnement totalitaire (…) est parfaitement logique, à tel point qu’à chaque étape, il pourra se confondre avec la réalité (c’est son but). Noyé dans un ensemble rationnel, et bientôt invisible jusqu’à ce que personne ne s’en souvienne, seul le postulat de base est faux. Ainsi, les nazis postulaient qu’il y avait une race supérieure, la race aryenne, les communistes une classe inférieure, celle des koulaks. De ces postulats nazis ou communistes, tout se justifie, dans une logique implacable, jusqu’à la barbarie des camps de concentration et d’extermination.

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Le retour des communs – La crise de l’idéologie propriétaire

Cet ouvrage, fondé sur des recherches et des enquêtes qui se sont étendues sur plus de trois années, présente la multiplicité des alternatives que proposent aujourd’hui les communs et l’économie du partage face aux impasses et apories de l’économie financiarisée dans laquelle nous sommes englués.

C’est ainsi que les communs, qui consistent en des formes nouvelles de partage et de distributions des attributs du droit de propriété (sous la forme de droits d’accès, d’usage, de prélèvement ou d’exploitation) entre différentes parties prenantes, connaissent aujourd’hui un formidable regain. Autour d’eux se noue en effet un espoir fort de transformation sociale à partir d’institutions ou d’entreprises proposant des ressources en accès ouvert et partagé.

Des logiciels libres open source aux licences creative commons ou aux plateformes ouvertes permettant l’auto-partage des biens les plus variés en passant par les nouveaux « communs informationnels », les communs se présentent aujourd’hui comme des formes de résistance et des alternatives à l’idéologie propriétaire et à l’exclusivisme qui lui sert de fondement.

Ouvrage d’auteurs écrit sous la direction de Benjamin CORIAT

Les Liens qui Libèrent  – 2015 – 300 pages

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Virage européen ou mirage républicain ? Quel avenir voulons-nous ?

Pas moins de 15 Ministres et Secrétaires d’État se positionnent, dans ce livre, sur cette question essentielle pour l’avenir de notre pays. En 2014, l’Europe est notre nouvelle patrie. Ce témoignage dénonce l’immobilisme d’un système prisonnier du passé, alors même que l’avenir de la France est profondément lié à l’Europe. Notre « école de la République » n’est ni efficace, ni démocratique, ni exemplaire, ni éternelle : la situation actuelle est lourde de menaces pour notre contrat social.

L’auteur a travaillé, en tant que chef d’établissement, dans des milieux sociaux très variés, des pays étrangers, des associations de dimension internationale, ce qui lui permet de faire des comparaisons concrètes sur le terrain, des mérites et des inconvénients. Le récit n’est pas celui d’un spectateur passif, mais celui d’un acteur luttant pour la réforme de ce système, avec un point de vue engagé, qu’elle défend auprès des ministres ou de leurs conseillers, qu’elle a presque tous rencontrés.

Le livre relate les multiples occasions de corrections de cap, qui se sont offertes aux politiques, de François Bayrou, en 1993, à Vincent Peillon, en 2014, en passant par Ségolène Royal, Xavier Darcos, Luc Chatel… et ont été sciemment négligées. Les réformes ont donc été systématiquement amputées, vidées de leur sens, suite à des concessions faites par des Ministres et/ou des Présidents peu courageux. Ce livre montre la sclérose de certains pans entiers du système, notamment le rôle des syndicats et leur pouvoir de blocage de toute réforme, l’enfermement des parents d’élèves dans des stéréotypes, le rôle timoré des médias et leur souci « politique » à courte vue.

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Le Modèle californien / Comment l’esprit collaboratif change le monde

La Californie, où sont nés Internet et les technologies qui ont bouleversé notre monde, est au cœur de l’économie mondiale. Elle est aussi le lieu où s’inventent un nouveau modèle de société et un autre imaginaire politique. Fondée sur la collaboration et le partage, valorisant l’innovation, l’entrepreneuriat et l’association, cette société nouvelle offre au reste de la planète l’image d’un avenir possible.

Monique Dagnaud invite dans ce livre à examiner de plus près ce défi lancé par la Californie, et à mesurer aussi ce que cet esprit collaboratif peut apporter de neuf à notre pays. Une analyse du phénomène californien, jamais encore menée en France.

Monique Dagnaud

Odile Jacob – 2016 – 204 pages

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Economie des clusters

Lorsque l’on évoque le terme de cluster (grappe industrielle ou pôle de compétitivité), c’est le fabuleux destin de la Silicon Valley qui vient à l’esprit. Cette dernière est devenue un lieu de pèlerinage pour des délégations d’entrepreneurs et de décideurs publics, les premiers cherchant à y percer les secrets de la créativité, les seconds espérant y découvrir les formes d’incitations publiques pour retrouver le chemin de la croissance.

Mais connaît-on vraiment la mécanique complexe des clusters ? Quels outils possèdent la science économique et d’autres disciplines connexes pour analyser leurs performances ? Le rendement de la dépense publique en faveur des clusters est-il à la hauteur ?

Jérôme VICENTE

La Découverte – 2016 – 125 pages

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La désinformation, les armes du faux

Info, intox ? Complot, rumeur ? La désinformation serait partout, et la vérité nulle part. Ces questions obsèdent nos sociétés où il semble qu’en ligne tous puissent s’exprimer et que rien ne doive rester caché. Pourtant la désinformation a une histoire. Elle s’exprime pendant la guerre froide et accompagne la mondialisation, avant que le Web et les réseaux sociaux ne lui ouvrent de nouveaux horizons.

En explorant les mécanismes de ce qui nous abuse et que nous refusons parfois de croire, des systèmes de pouvoir apparaissent et de nouvelles formes d’idéologie se manifestent. Quand la vérité des faits devient l’objet central de nos luttes, la désinformation est plus qu’une question morale : elle est un enjeu stratégique.

François-Bernard HuYghe

La désinformation, les armes du faux.
Armand Colin – 2016 – 190 pages

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Capitalisme : Histoire d’une révolution permanente

Quand et où le capitalisme est-il né ? Est-il le fruit de circonstances favorables ou a-t-il émergé grâce à la volonté des hommes ? Relève-t-il de la marche inéluctable vers un progrès inévitable ? Est-il forcément lié à l’Occident et à la démocratie ou peut-il s’épanouir ailleurs et sous d’autres formes ?

De l’Angleterre du 17e siècle à la Chine du 21e siècle, l’auteur retrace l’histoire de ce modèle devenu le fondement de nos société modernes, source de changements et de renouvellements permanents, parfois restreints et prévisibles, parfois profonds et incontrôlés.

Elle s’attache à démontrer que le capitalisme est avant tout un phénomène culturel quand les économistes, avec leurs modèles mathématiques, l’entourent de l’aura mystique d’un mécanisme autonome. Il nous serait donc possible de modeler ce formidable système de production de richesse pour qu’il soit au service des hommes et non au service de l’argent.

 

Joyce APPLEBY

Piranha – 2016 – 525 pages

 

            Ouvrage majeur !

Dès la page24, le ton est donné, l’auteur appuyant les découvertes de Max Weber. Selon ce dernier le capitalisme moderne fut un sous-produit de La Réforme. Cette morale de l’effort allait se nicher dans tous les recoins de la société ordinaire, un utilisant le scalpel de la rationalité pour exciser les appendices de la religion papiste. Ce qui transforma les habitudes, c’est la moralité et la rationalité que les puritains introduisirent dans le monde du travail, conférant au travail une valeur religieuse que les aristocrates lui avaient refusée.

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Pour une autre globalisation

 

La globalisation est appréhendée ici comme le moment économique, politique, et idéologique- d’une séquence géopolitique des rapports sociaux.

            L’auteur critique d’abord les ruptures que la globalisation actuelle introduit dans ces rapports. Les unes sont liées à une domination des rentes et de la valeur de l’argent, alors que d’autres sont davantage inscrites dans une histoire des impérialismes ou des colonisations. Leur rencontre est d’autant plus inédite qu’elle porte les prémisses d’une « désoccidentalisation » du monde.

            L’auteur brosse ensuite les perspectives d’une autre globalisation contre les politiques identitaires, ou celles qui prônent une compétitivité entre économies nationales. Il propose au contraire d’engager des chantiers transnationaux de coopération au service du développement durable et du bien commun, en privilégiant de vastes territoires comme l’espace méditerranéen.

 

Roland GUILLON

L’Harmattan – 2015 – 245 pages

 

Pour parler de la globalisation, l’auteur se penche particulièrement sur trois types d’activités; les syndicales, les politique et les artistiques. Prenant de la distance avec l’approche pour laquelle la globalisation déboucherait sur une homogénéisation sociale à l’échelle mondiale, il prône une étude multidimensionnelle car la globalisation n’élimine pas les formes anciennes des rapports sociaux.

Le processus de globalisation initié par les pouvoirs économiques et politiques entraine une diffusion des modes de production et de consommation occidentaux mais favorise aussi l’expression de communautés non occidentales. Il est nécessaire de situer les règles et les rôles de ces trois activités et d’interroger leur valeur économique autant que morale et même symbolique pour l’activité artistique.

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La Russie / Entre peurs et défis

 

La Russie fait peur. Un président américain n’hésita pas à parler de l’URSS comme d’un « empire du mal », et la crise ukrainienne a remis cette notion au goût du jour à propos, cette fois, de la Russie. On parle du « pouvoir de nuisance » du Pays alors que d’autres évoquent une « impuissance génétique » des Russes à la démocratie. La Russie de l’ère Poutine ne cesse d’inspirer la méfiance, et jamais son image n’a été aussi négative.

Or, dans le même temps, c’est la Russie elle-même qui a peur.

Vingt-cinq ans après la fin de l’URSS, le Pays, ses élites, sa société civile sont traversés par toute une série de hantises. Les ébranlements successifs traversés dans les années 1980-1990 ont remis en cause bien des certitudes acquises. Et, partagé entre des aspirations réformatrices et la crainte d’une société libérale, le Pays semble tenté par le repli dans un nouvel isolement.

 

Jean RADVANYI & Marlène LARUELLE

Armand Colin – 2016 – 240 pages

 

Fort justement, le livre s’ouvre P.6 sur un poème très connu des… poètes… et des amis de la Russie.

            « On ne peut pas comprendre la Russie par la raison,

            On ne peut pas la mesurer,

            Elle a un caractère particulier,

            En la Russie, on ne peut que croire. »                     Fiodor Tiouttchev

 

Un Russe sur cinq meurt des suites de sa consommation d’alcool, à quoi s’ajoute le statut peu enviable pour la Russie de leader mondial de la consommation d’héroïne (une place que le Pays partage avec l’Iran). Avec environ 70 tonnes consommées par an, soit près du quart de la consommation mondiale, la Russie compte, selon le service fédéral de lutte contre les drogues, plus de 8 millions de citoyens consommateurs de drogue.

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Le nouvel ordre électoral

 

Le tripartisme bouscule le jeu politique français, la gauche et la droite étant désormais talonnés par un Front National à 28 %. On prédisait un effondrement de la gauche, mais – première surprise – elle a fait jeu égal avec la droite au premier tour des élections départementales de 2015, puis l’a doublée aux élections régionales de la même année. Deuxième surprise : au second tour, le tripartisme provoque des duels d’une nature inédite. Grâce à une méthode statistique et cartographique nouvelle, Hervé Le Bras passe au crible les résultats électoraux des communes, des cantons et des régions. La formation de « fronts républicains » peut-elle perdurer dans ce nouveau contexte ? Quel est l’impact de la division de la gauche sur cette recomposition ? Quelle est la porosité entre la droite et l’extrême-droite ? Répondre à toutes ces questions, c’est comprendre les bouleversements politiques français depuis vingt ans. C’est aussi définir les termes de la prochaine élection présidentielle et des législatives qui l’accompagneront.

 

 

Hervé LE BRAS

Seuil – 2016 – 140 pages

 

            Quel livre décevant !

La quatrième de couverture du livre annonce une méthode statistique et cartographique nouvelle ; où-est-elle ?

Se référer aux cantons de la Troisième République, est-ce novateur ou révélateur d’une paresse d’analyse ? Les enquêtes (Cevipof et autres) montrent que pour 85 % des électeurs français, le canton n’a aucune signification concrète… même en milieu rural où il pourrait avoir « subsisté » dans les esprits… mais pas dans les faits.

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