La spirale du déclassement

Notre civilisation de classe moyenne est à la croisée des chemins. Alors qu’elle définissait le projet des démocraties modernes, elle fait face à des défis majeurs. La recristallisation en masse des inégalités, la mobilité descendante, l’écrasement du pouvoir d’achat des salaires relativement aux prix des biens immobiliers, la paupérisation de cohortes entières de jeunes surdiplômés et la globalisation porteuse d’une montée aux extrêmes de la concurrence forment ensemble une spirale de déclassement aux effets potentiellement dévastateurs.

Les inégalités de classes et la fracture des générations se renforcent mutuellement : à raison de la dynamique de repatrimonialisation, les écarts au sein des nouvelles générations sont appelés à se radicaliser. Ce sont autant de phénomènes dissimulés sous le voile du déni, qui risquent de réduire à néant l’ambition de laisser à nos enfants un monde meilleur…

 

Louis CHAUVEL

 

Seuil – 2016 – 210 pages

 

Une fois n’est pas coutume, plutôt que de présenter une NDL personnelle, je propose deux présentations de l’ouvrage parues dans : A/ Le Télégramme du 08 Octobre 2016 – B/ Ouest-France du 14 Décembre 2016.

Néanmoins, j’ai exploré ce que pouvait bien signifier « classe moyenne ». Il en existe trois définitions :

  • Selon les fonctions professionnelles : technicien, management intermédiaire, contremaîtres, artisans, indépendants ; soit environ 30 % de la population active en France.
  • Un salaire compris entre 80 % et 120 % du revenu médian : 55 à 58 % des Français en feraient partie.
  • Le sentiment personnel des intéressés : 68 à 70 % des Français se considèrent comme faisant partie des classes moyennes.

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Les qualités de l’Homme (Manifeste)

Nos générations sont les premières à pouvoir espérer que l’on saura bientôt expliquer comment fonctionne notre esprit. Déjà, nous connaissons beaucoup de choses sur la géographie intérieur de notre occiput, nous commençons à entrevoir comment ses différentes constellations travaillent ensemble pour produire la conscience, et certains imaginent la manière d’augmenter nos capacités et de dépasser les frontières de l’humain.

C’est ainsi en termes nouveaux que la question du corps et de l’esprit se pose. Savoir comment notre pensée s’articule et se traduit en actes nous guérira-t-il de nos passions destructrices ? La science du cerveau règlera-t-elle la question de l’être, ce que nombre de neuroscientifiques semblent considérer comme une évidence ?

Ce livre n’est pas un ouvrage de science mais de philosophie. Il s’adresse à tous ceux qui sont curieux de savoir ce que la connaissance du fonctionnement du cerveau va changer dans l’existence. De ce parcours émergent l’horizon d’un nouvel humanisme.

 

Valérie CHAROLLES

Fayard – 2016 – 160 pages

 

Petit livre, réflexion majeure.

A propos de l’amour, VC nous invite à des passions libérées. Dans le Monde d’avant le 20e siècle, la zone de chalandise amoureuse pour les paysans s’étend sur quelques villages et ne dépasse pas les limites du canton en dehors des exodes provoquées par la faim. Plus tard, mobilité aidant, le brassage prend corps, et l’application de la règle non écrite et millénaire de parité de patrimoines ou des positions entre époux devient impossible.

Nous sommes les premiers pour qui, grâce à la contraception, l’acte sexuel est délié des contraintes de l’enfantement ; nous sommes en capacité de pratiquer la sexualité sans crainte que cet acte ne produise des conséquences jusqu’à notre mort.

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Marché-Monde ou Ecomunisme

Cet ouvrage met en évidence trois dimensions majeures de la compréhension du déroulement de l’histoire : L’intentionnalité marchande qui est le ciment de la civilisation de l’ordre (chef, rite, devin, argent) et l’avènement du capitalisme, son stade final ; L’opposition irréductible entre l’esprit de concurrence et l’esprit de partage à reconquérir, laquelle se trouve au cœur du combat anticapitaliste ; L’échec des pseudo-communismes qui nous invite à mettre en œuvre de nouveaux paradigmes révolutionnaires mais aussi une lutte des classes non séparable d’une praxis éthique et libératrice.

            Pour ce faire, l’auteur prend en compte l’historicité classique en s’attachant à démontrer, depuis l’aube de l’humanité à nos jours, le caractère éminemment déterministe et parfois régressif de la construction des sociétés humaines qu’il déploie en une série de temps significatifs : temps des créations, des annonciations, des objections, des révolutions, des exterminations, des libérations, de l’expansion, du déclin et de la crise généralisée. Tout cela va dans le sens signalé au départ d’une dominante marchande, fétichiste et concurrente, dont les actions perverses et destructrices des divers pouvoirs qui l’ont portée rendent d’autant plus crédible la nécessité de mettre en œuvre une autre politique, apte à nous conduire au Marché-Monde vers le post-capitalisme. Cette entité à construire, que l’auteur nomme Ecomunisme, tient compte des errements du marxisme-léninisme, et exprime avec justesse ses préceptes idéologiques et philosophiques : le progrès vraiment utile à l’homme, l’égale différence et l’apprentissage du partage, porteurs d’émancipation.

 

André PRONE

L’Harmattan – 2016 – 250 pages

 

Le lecteur averti pourra zapper les pp.09 => 92.

Le lecteur entrant en connaissance du sujet y trouvera un résumé assez complet de l’évolution de l’économie-monde chère à Fernad Braudel.

Dans le chapitre « Déclin et temps de crise généralisée », AP reprend à son compte sans discernement les mantras médiatiques sur les pollutions généralisées, les ressources planétaires quasi-épuisées, le déclin des USA…etc…

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Les déchets : du Big Bang à nos jours

Nous les côtoyons au quotidien, de notre cuisine jusqu’aux bords des routes… et même dans les médias. Que l’on nous parle de la nécessité de trier-recycler, de trafics transfrontaliers, ou de déchets dangereux. Mais savons-nous ce que sont réellement les déchets ? Savons-nous que même les étoiles en produisent ? Que la vie est impossible sans eux ?

Bien avant nous, certains animaux sociaux géraient soigneusement leurs déchets. Erigés en monument par les hommes il y a 5000 ans, aujourd’hui nous ne savons plus qu’en faire.

Pourtant, dans les yeux de la science, les déchets sont de la matière et rien d’autre. Comme toute matière, ils portent en eux tous les potentiels, des menaces comme des opportunités : nous pouvons en faire du poison ou du terreau de vie. Et nous pourrions bien, à l’instar de nos ancêtres du Mésolithique, en venir nous aussi à sanctuariser cette matière, qui sera bientôt devenue beaucoup trop précieuse pour être simplement … jetée.

Christian DUQUENNOI

Quae – 2015 – 170 pages

            Pour créer de l’ordre quelque part, il faut créer du désordre ailleurs.

Ce constat érigé en principe par la Physique, la Thermodynamique et l’Astrophysique, est une donnée de base de la vie dans l’Univers, dans une étoile, sur une planète…etc… Mais peut-il s’appliquer aux comportements sociétaux de nature psychosociologiques, par exemple ?

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