L’entraide : l’autre loi de la jungle

Dans cette arène impitoyable qu’est la vie, nous sommes tous soumis à la « loi du plus fort », la loi de la jungle. Cette mythologie a fait émerger une société devenue toxique pour notre génération et pour notre planète.

Aujourd’hui, les lignes bougent. Un nombre croissant de nouveaux mouvements, auteurs ou modes d’organisation battent en brèche cette vision biaisée du monde et font revivre des mots jugés désuets comme « altruisme », « coopération », « solidarité » ou « bonté ». Notre époque redécouvre avec émerveillement que dans cette fameuse jungle, il flotte aussi un entêtant parfum d’entraide…

Un examen attentif de l’éventail du vivant révèle que, de tout temps, les humains, les animaux, les plantes, les champignons et les micro-organismes et même les économistes- ont pratiqué l’entraide. Qui plus est, ceux qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas forcement les plus forts, mais ceux qui s’entraident le plus.

Pourquoi avons-nous du mal à y croire ? Qu’en est-il de notre tendance spontanée à l’entraide ? Comment cela se passe-t-il chez les autres espèces ? Par quels mécanismes les personnes d’un groupe peuvent-elles se mettre à collaborer ? Est-il possible de coopérer à l’échelle internationale pour ralentir le réchauffement climatique ?

A travers un état des lieux transdisciplinaires, de l’éthologie à l’anthropologie en passant par l’économie, la psychologie et les neurosciences, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle nous proposent d’explorer un immense continent oublié, à la découverte des mécanismes de cette « autre loi de la jungle ».

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André Gorz : une vie

Cette première biographie d’André Gorz (1923-2007) retrace le parcours de l’un des penseurs les plus clairvoyants et innovants de la critique du capitalisme contemporain. Marqué par les pensées de Marx, Husserl, Sartre, Illich, Gorz pose la question fondamentale du sens de la vie et du travail.

Né Gerhart Hirsch à Vienne, ce « métis inauthentique » étudie en Suisse, avant d’opter pour la France. Penseur existentialiste, autodidacte, il révise constamment ses façons de voir, sans craindre d’explorer de nouveaux territoires théoriques. Anticapitaliste, marxiste d’un type nouveau, il est très proche de l’extrême gauche italienne et incarne l’esprit de 68. Il est aussi l’un des premiers artisans de l’écologie politique et de la décroissance. Une pensée en mouvement, au service de l’autonomie, du temps libéré, de l’activité créatrice et du bien vivre.

L’intellectuel André Gorz, rédacteur aux Temps modernes, se double du journaliste qui signe ses articles Michel Bosquet dans L’Express avant de participer à la fondation du Nouvel Observateur. Cette biographie d’une figure singulière, à la croisée de la littérature, de la philosophie et du journalisme, est aussi l’occasion de revisiter un demi-siècle de vie intellectuelle et politique, un voyage au cours duquel on croise Sartre et Beauvoir mais aussi Marcuse, Castro, Cohn-Bendit, Illich, Guattari, Negri et bien d’autres.

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Soleil Capitaliste – Entretiens au coeur des multinationales

Six cadres dirigeants de multinationales et un syndicaliste évoquent pour la première fois à travers leur parcours professionnel l’évolution du capitalisme depuis 20 ans. De leurs propres mots, surgissent les contours d’une réalité humaine brutale, qui permet au lecteur non initié de mieux comprendre un système de production de richesse dominé par la Bourse. Replaçant la multinationale dans un contexte historique et politique, l’auteur, en seconde partie de livre, nous offre une grille de lecture prospective, et appelle à la renaissance de la politique, seul contre-pouvoir d’un capitalisme en passe de devenir totalitaire

 

Isabelle PIVERT

Editions du Sextant – 2006 – 320 pages

 

“Le raisonnement totalitaire (…) est parfaitement logique, à tel point qu’à chaque étape, il pourra se confondre avec la réalité (c’est son but). Noyé dans un ensemble rationnel, et bientôt invisible jusqu’à ce que personne ne s’en souvienne, seul le postulat de base est faux. Ainsi, les nazis postulaient qu’il y avait une race supérieure, la race aryenne, les communistes une classe inférieure, celle des koulaks. De ces postulats nazis ou communistes, tout se justifie, dans une logique implacable, jusqu’à la barbarie des camps de concentration et d’extermination.

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Capitalisme : Histoire d’une révolution permanente

Quand et où le capitalisme est-il né ? Est-il le fruit de circonstances favorables ou a-t-il émergé grâce à la volonté des hommes ? Relève-t-il de la marche inéluctable vers un progrès inévitable ? Est-il forcément lié à l’Occident et à la démocratie ou peut-il s’épanouir ailleurs et sous d’autres formes ?

De l’Angleterre du 17e siècle à la Chine du 21e siècle, l’auteur retrace l’histoire de ce modèle devenu le fondement de nos société modernes, source de changements et de renouvellements permanents, parfois restreints et prévisibles, parfois profonds et incontrôlés.

Elle s’attache à démontrer que le capitalisme est avant tout un phénomène culturel quand les économistes, avec leurs modèles mathématiques, l’entourent de l’aura mystique d’un mécanisme autonome. Il nous serait donc possible de modeler ce formidable système de production de richesse pour qu’il soit au service des hommes et non au service de l’argent.

 

Joyce APPLEBY

Piranha – 2016 – 525 pages

 

            Ouvrage majeur !

Dès la page24, le ton est donné, l’auteur appuyant les découvertes de Max Weber. Selon ce dernier le capitalisme moderne fut un sous-produit de La Réforme. Cette morale de l’effort allait se nicher dans tous les recoins de la société ordinaire, un utilisant le scalpel de la rationalité pour exciser les appendices de la religion papiste. Ce qui transforma les habitudes, c’est la moralité et la rationalité que les puritains introduisirent dans le monde du travail, conférant au travail une valeur religieuse que les aristocrates lui avaient refusée.

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Demain les territoires, capitalisme réticulaire et espace politique

Martin VANIER

Hermann – 2015 – 216 pages

Véolia, Suez, Transdev, Vinci, Eiffage, Orange … voilà des entreprises phares du capitalisme réticulaire à la française qui exportent ce modèle de gestion des territoires. Issues d’un ex-monopole d’Etat ou organisées en oligopole, ces sociétés ont muté au cours du XXe siècle pour toujours mieux s’approprier les domaines de l’eau, des déchets, des transports, de l’énergie… Le cadre européen de l’ouverture des marchés à la concurrence les amène à concevoir leur capacité d’extension sur de nouveaux réseaux et à redessiner les contours de leur intervention dans le maillage français.

Si certaines communes françaises font le choix d’adopter un système de gestion de leur service d’eau en régie, cette tendance reflète surtout le désintérêt de ces grandes sociétés (ici Veolia, Suez et Saur) vis-à-vis d’un marché mature. Ces entreprises préfèrent exporter leur savoir-faire vers les pays émergents et se consacrer aux villes qui investissent sur de nouveaux réseaux dits « intelligents ».

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Economie politique des capitalismes

Pourquoi le régime de croissance des Trente Glorieuses s’est-il enrayé ? Comment expliquer que les innovations financières aient d’abord accéléré la croissance avant de déboucher sur une crise majeure ? L’Euro, supposé unifier le vieux continent ne creuse-t-il pas une fracture Nord-Sud ?

            La théorie de la régulation répond à ces questions. Lors de sa création dans les années 1970, elle a emprunté à Marx l’analyse de la dynamique du capitalisme, à l’école des Annales la nécessité d’une mise en perspective historique longue, aux postkeynésiens les outils de la macroéconomie. Depuis, elle n’a pas cessé de retravailler ses concepts, ses méthodes, et d’étendre son champ d’application. Aujourd’hui, sous l’hypothèse fondatrice du rôle déterminant des institutions et de leur architecture, elle est une économie politique qui explique les régimes de croissance stabilisée et leurs crises, avec une attention particulière entre le politique et l’économique.

 

Robert BOYER

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Le climat va-t-il changer le capitalisme ?

 

Le climat se réchauffe, personne ne le conteste, le moment de l’action est venu. Non, cette Planète n’est pas condamnée, il faut seulement prendre conscience que l’économie aborde un nouveau et gigantesque défi.

La réponse des économistes au changement climatique s’articule autour du « prix du carbone » : les émetteurs de carbone devraient payer pour leurs émissions. C’est du bon sens, mais c’est une révolution. De Jean Tirole à Michel Rocard, les auteurs rassemblés dans cet ouvrage mettent ainsi en lumière des choix économique fondamentaux qui nous sont proposés, les aléas des processus des décisions politiques, la tension entre coopération internationale et intérêts de chaque Pays.

Le capitalisme peut-il réellement changer ? Le 20e siècle a déjà connu une « grande transformation » par laquelle le capitalisme sauvage et le prolétariat caractéristiques du 19e siècle ont cédé la place à un capitalisme mixte et aux classes moyennes. Aujourd’hui, après la crise financière, tout est à reprendre et la lutte contre le réchauffement climatique ouvre une nouvelle ère : la transition vers l’économie bas-carbone sera la grande mutation du 21e siècle.

 

 

Jacques MISTRAL (Dir.)

Le climat va-t-il changer le capitalisme ?

Eyrolles – 2015 – 270 pages

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L’avenir est au capitalisme

Nombre d’analyses produites à propos de la globalisation essayent de nous convaincre que nous vivons une période de Capitalisme débridé. Une fois la lecture de ces textes achevés, il faut reconnaître que les auteurs, qui font pour l’essentiel des descriptions techniques constatées sans doute exactes, nous parlent de tout autre chose que du Capitalisme.

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