Le sursaut ou le chaos

Nous sommes attaqués.

            L’heure n’est plus au déni, aux précautions oratoires. Ceux qui combattent au nom de l’Islam ont décidé de faire régner un califat sur la plus grande partie possible de la Planète. La France, l’Europe ne sont pas épargnées. Ils brûlent, décapitent, égorgent, asservissent les femmes, crucifient les chrétiens…Une fraction de notre jeunesse forme leur bras armé.

            Il est temps de se réveiller. De changer d’état d’esprit. D’adapter et d’équiper nos forces de l’ordre pour gagner cette nouvelle guerre. Mais aussi de reconstruire notre société gangrenée par le communautarisme, de repenser l’école, les prisons, le renseignement et la coopération européenne. D’être intransigeants face au prosélytisme et fiers de nos valeurs.

            Le chemin est étroit. Mais nous n’avons plus le choix.

Thibault DE MONTBRIAL

Le sursaut ou le chaos

Plon – 2015 – 320 pages

Le programme d’une grande simplicité, est annoncé en vidéo : imposer une charia (la loi islamique qui organise aussi bien les aspects publics et privés d’un musulman, que les interactions sociétales) radicale.

Le 07 Septembre 2014, des salafistes organisaient de véritables patrouilles dans les rues de la ville de Wuppertal en Rhénanie. Ils s’en prenaient aux clients d’établissements de nuit, leur reprochant consommation et jeux d’argent. Ils portaient des gilets de sécurité sur lesquels étaient inscrits « Police de la Charia ». Aucun des auteurs de cette action d’éclat n’a été interpellé.

L’auteur détaille les évènements qui se sont produits dans des Pays aussi divers que la Belgique, le Danemark, en Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, sans oublier la France qui fait l’objet d’un chapitre spécifique.

 

ThDM écrit « Nous aurons été prévenus ». Ces citations de la détermination des ennemis des valeurs occidentales renvoient inexorablement à « Mein Kampf », rare document politique qui annonçait… ce qui allait se produire ! Ainsi Adnani (Daech) livre un véritable « guide du djihad en terre d’Occident » dans lequel le passage à l’acte apparaît comme « accessible à tous » aussi bien d’un point de vue tactique qu’économique : « Si vous ne pouvez pas trouver d’engin explosif ou de munitions, alors isolez l’Américain infidèle, le Français infidèle, ou n’importe lequel de ses alliés. Ecrasez-lui la tête à coups de pierres, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le. »

 

Pour la première fois, nos forces de l’ordre sont confrontées à des personnes qui ne se contentent pas de poser des bombes avant de fuir le lieu de l’explosion à venir, mais qui recherchent au contraire le contact, la confrontation physique avec des armes plus ou moins efficaces et un entraînement plus ou moins opérationnel, mais sans craindre la mort. L’analyse des différentes actions islamistes dans le Monde laisse percevoir différentes variations d’attaques possibles à l’avenir. Parmi les scénarios d’attaques envisagées par les spécialistes, il est permis d’anticiper des actes kamikazes, des tueries de masse et des assassinats ciblés. La multitude des profils des intéressés rend d’autant plus difficile le travail des services de renseignements que toutes les filières de radicalisation, qu’il s’agisse de L’Internet, de l’environnement des mosquées ou de la prison, font preuve de plus en plus d’ingéniosité pour dissimuler leurs desseins. Les liens qui se sont développés entre les milieux du grand banditisme et celui de l’islamisme radical compliquent aussi l’analyse.

 

 

Dans le Chapitre3, l’auteur développe les « ravages du communautarisme ».

Il cite l’interview accordée par Alain Finkielkraut en 2005 après les émeutes de Novembre 2005 dans des banlieues françaises : « En France, on aimerait bien réduire ces émeutes à leur dimension sociale, les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur situation, contre les discriminations dont ils souffrent, contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont des Noirs ou des Arabes avec une identité musulmane. En France, il y a aussi des immigrés dont la situation est difficile – Chinois, Vietnamiens, Portugais… – et ils ne prennent pas part aux émeutes. C’est pourquoi il est clair que cette révolte a un caractère ethnique et religieux. » Le double attentat de Copenhague en Février 2015 apporte une démonstration identique par la voix d’Hamid El Mousti, Président de l’Association d’amitiés danoises-marocaines : « Ce Pays (DK) est une bénédiction. On n’y trouve ni pauvreté ni détresse comme en France, aucune excuse sociale, l’école et la médecine y sont gratuites. Les chômeurs grassement indemnisés. » Or, ce Pays béni compte le taux proportionnel le plus élevé de djihadistes de l’UE.

De son côté, Malek Boutih, élu socialiste et ancien Président de SOS-Racisme, enfonce le clou : « Ce serait une faute politique du PS que de ne pas voter la loi qui interdise le port du voile intégral. Il faut être responsable et implacable. » Pour l’écrivain algérien Boualem Sansal, même inquiétude : « L’islamisme européen est né ; un jour il se constituera en parti politique ayant naturellement pour but de conquérir le pouvoir […] : les « idiots utiles » continueront de sévir et plus que jamais oui, on peut le dire, ils portent une lourde responsabilité dans le fait que les Européens aient sous-estimé la dangerosité de l’islamisme pour l’Europe et pour le Monde. »

[NDL = Depuis la parution du livre recensé ici, B. Sansal a publié un livre terrible « 2084 : la fin du Monde » – Gallimard.]

 

Dans la dernière partie du livre, l’auteur articule des propositions concrètes – que nous ne détaillerons pas ici – pour « gagner le combat » Il rappelle qu’il est essentiel de conserver à l’esprit que la sécurité constitue le préalable non seulement à l’exercice de toute liberté individuelle, mais également plus globalement au bon fonctionnement économique et social de notre société.

Pour lutter contre l’obscurantisme islamiste, il propose de réaffirmer ce qui fonde les valeurs européennes auxquelles nous sommes attachés : une place centrale accordée à la personne humaine ; une distinction des pouvoirs civils et religieux, qui fonde la liberté de conscience ; une dignité particulière de la femme. Il observe en contrepoint que dans la plupart des Pays arabes, les étrangers bénéficient de droits qui sont considérablement inférieurs à ceux qui sont d’ores et déjà accordés aux minorités en Europe.

« Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est le plus difficile, voir ce que l’on voit. »

Charles Péguy.

 

Renvois :

 

¤ Caroline FOUREST, La tentation obscurantiste – FW N°21.

¤ Bruno TERTRAIS, La guerre sans fin – FW N°40.

¤ Régis DEBRAY, Eloge des frontières – FW N°41.

¤ Elisabeth GUIGOU, L’Europe : les défis à venir … – FW N°52.

¤ Stuart FIRENSTEIN, Les continents de l’ignorance – FW N°54   .

¤ Jacques FOLLOROU, Démocraties sous contrôle – FW N°55.

 

 

LF