Titanic, Avatar et Le Hobbit nous racontent la crise financière (La résistance citoyenne face à la guerre économique)

Hervé GOUIL

Editions Yves Michel – 2015 – 140 pages

 

L’éditorial de Philippe Bertrand – animateur radio des Carnets de campagne sur France Inter avant le jeu des 1000 € – pose deux questions : « De quelle histoire économique moderne sommes-nous issus ? Comment en sommes-nous arrivés à ce constat d’échec de relations sociales par la faillite de grandes entreprises commerciales ? »

 

Hervé Gouil tente une réponse métaphorique en s’appuyant sur le cinéma : le naufrage du Titanic, celui de l’aveuglement sur un système bancaire à l’origine de la crise financière internationale de 2008 ; Avatar, la logique de colonisation et de prédation des grandes entreprises dominantes sur les peuples aux modes de vie solidaires et proches des ressources naturelles; Le Hobbit, la sagesse d’un chef-mage et l’appel à l’engagement d’un citoyen lambda dans la lutte contre la cupidité de l’accumulation de richesse, pour que chacun puisse simplement avoir un « chez soi ».

Les analogies sont nombreuses. Le récit très agréable et pédagogique s’appuie pertinemment sur les contenus de films et proposent même des encadrés explicatifs en forme de clin d’œil : « Traduction à nos amis banquiers ». Pourvu que le livre atteigne les personnes visées.

 

Si l’ouvrage d’HG n’apporte rien sur le plan strictement économique, il a le mérite de se mettre à la hauteur des citoyens, dont les vies dépendent de décisions macro-économiques, publiques (banque mondiale,…) ou privées (grandes banques « too big too fail »), Son livre permet de s’y retrouver et de donner du sens à des logiques antagonistes aux conséquences néfastes sur la majorité des individus. Une bonne façon de s’approprier ou se réapproprier ces sujets qui interrogent les valeurs de nos sociétés d’aujourd’hui et de demain.

 

Un 4ème scénario alternatif aux égarements du passé (?) est-il en cours d’émergence, avec l’économie sociale et solidaire ? Si on peut le souhaiter pour les nombreuses raisons évoquées dans le livre et les métaphores filées des trois films, le combat est encore bien long, face aux forces du marché et de l’argent. Mais l’important est déjà de comprendre pour s’engager : c’est le vœu final de ce livre qui pousse chacun à développer une éthique de l’action individuelle et collective. La Coopération des hommes comme alternative aux dégâts de la Concentration du capital financier. L’Organisation comme alternative au Chaos à venir ?

 

 

GP