La comédie du climat

Le changement climatique fournit un matériau de choix pour analyser la comédie
du pouvoir et des croyances dans le monde contemporain. Autour de la thèse : la Terre se réchauffe du fait des activités humaines, l’affrontement est violent. D’un côté des « climatozélotes » qui affirment qu’il n’y a plus de doute et qui ont fait de cette thèse une croyance absolue. De l’autre, des « climato-sceptiques » qui pensent avoir relevé suffisamment d’incohérences dans les chiffres pour afficher un scepticisme argumenté. L’un des objets du présent livre est d’expliquer, d’interpréter objectivement les résultats.
Il interroge aussi
la science d’aujourd’hui, sa relation à l’argent, à la politique et aux médias. Comment fait-on la différence entre une croyance collective et une certitude scientifique ? Ce débat donne naissance à un spectacle quasi shakespearien. A l’exception de l’amour, toutes les passions humaines s’y déchaînent : soif de savoir et de pouvoir, quête de notoriété, goût inavoué pour l’argent, délire, et même haine jusqu’à l’excommunication ou la mise à mort…

Olivier POSTEL-VINAY
La comédie du climat
J.C. Lattès – 2015 – 260 pages

D’emblée, l’auteur nous annonce que sur le sujet traité, il est agnostique. Le
réchauffement climatique anthropique n’est ni démontré ni infirmé. Mais il reconnait que de forts doutes pèsent sur les croyances des zélotes…
Dans les pages 22-26, l’auteur présente les commentaires du juge Burton à propos
du film (politique et non pas scientifique) d’Al Gore et le relevé des neuf erreurs factuelles qu’il comporte. Un peu plus loin il montre comment la story du climat est devenue un dogme y compris dans des journaux aussi respectable que The Guardian… où il devient impossible de candidater pour gérer la rubrique « science » si l’on a l’intention de mettre son nez dans la croyance dans le changement climatique… bizarre ?
Dans le résumé pour les décideurs du quatrième rapport de l’IPCC, on lit « Tous les
scénarios montrent que la glace de mer va rétrécir à la fois en Arctique et en Antarctique ». Malheureusement, huit mois plus tard, en Septembre 2014, la NASA indiquait « L’extension de la glace de mer entourant l’Antarctique a atteint un niveau record, couvrant plus de surface océanique que jamais depuis le début des mesures satellitaires, fin 1970. »
Le livre d’OP-V contient nombre de témoignages sur les manipulations effectuées par les climato-zélotes. Ainsi de la mise en scène d’une réunion tenue à l’initiative du sénateur US Tim Wirth : elle fut organisée en supprimant la climatisation le jour le plus chaud de l’année annoncé par les météorologues… pour démontrer que « ça chauffe ! ».
Ou encore les échanges de courriels entre Philip Jones et quelques autres dont Michel Mann (le créateur de la fameuse courbe en forme de crosse de hockey, totalement trafiquée) pour « cacher le déclin (la baisse de la croissance des arbres) », ce qui revenait à masquer la stagnation (voire baisse) de la température globale depuis…1998.
Il rappelle aussi fort opportunément qu’au début des années 1970, comme la
température moyenne du Globe avait baissé depuis 1945, se publiaient alors moult articles de presse sur le refroidissement climatique, le tout agrémenté de la probabilité d’un hiver nucléaire au cas où les deux grandes puissances de l’époque, URSS et USA, auraient décidé d’utiliser une partie de leurs arsenaux.
P.101-105, l’auteur cite les données, irréfragables celles-là, à propos des périodes
d’optimum (réchauffement) : entre – 8000 et – 3000 avant J.-C., entre – 1350 et – 1250 av. J.-C., entre – 200 av. J.-C. et + 50 après J.C…. jusqu’à la publication d’une étude parue dans Science en 2013 qui concluait que « la température globale de la décennie 2000-2009 n’a pas dépassé les températures les plus chaudes des premiers temps de l’Holocène, soit – 8000 à – 3000 av. J.-C. … donc sans industries massives anthropiques.
Sur les comportements fallacieux, OP-V montre que la règle des revues scientifiques,
lorsqu’il y a controverse, est de mettre au débat les principaux points de vue. Avec la revue Climate Change, ce n’est pas le cas, non seulement, mais de plus les commentaires des review editors, ici le Français Jean Jouzel et l’Anglais John Mitchell, doivent être consignés dans une « archive ouverte », ce qui ne fut pas le cas pour la fameuse crosse de hockey dans le troisième rapport de l’IPCC. Les tentatives faites pour y avoir accès furent étrangement déboutées… Ainsi donc, conclut le juge Watson, les données mêmes servant à établir la hausse des températures au 20e siècle n’étaient pas disponibles, de graves soupçons portaient sur leur validité, et les institutions scientifiques britanniques avaient choisi de couvrir leurs chercheurs,
fût-ce au mépris de la loi, pour les mettre à l’abri des risques d’un examen scientifique de leurs données et de la façon dont ils les avaient exploitées.
Pour donner une idée de la complexité du sujet, les paléoclimatologues ont établi avec un haut degré de certitude que, dans le passé lointain, la plupart des épisodes de réchauffement de la Terre ont précédé et non suivi l’augmentation du taux de CO2. Ce seul exemple est destiné à faire comprendre l’état d’incertitude dans lequel nous sommes en réalité avec le changement climatique. Et l’auteur de citer le sage Guo Chun « Le renard sait beaucoup de petite choses, mais le hérisson connaît une grande chose ; sur le climat, les renards pullulent. Il nous manque le hérisson. »

L’auteur présente aussi les nombreux conflits d’intérêts qui ont touché les zélotes,
depuis Al Gore et ses spéculations fructueuses sur les crédits-carbone, en passant par Jean Jouzel et les financements de ses diverses activités, sans oublier l’ex-Président de l’IPCC, Rajendra Pachauri… dont la notice biographique de Greenpeace est… muette.
IPCC = Intergovernmental Panel for Climate Change (Giec en français = Curieusement, car il n’y a pas d’expert ; ce sont des diplomates).

Renvois :
• Etienne DUBUIS, Sale temps pour le GIEC (Du Nobel aux affaires) – FW N°39.
• Katia et Guy LAVAL, Incertitudes sur le climat – FW N°49.
• François GERVAIS, L’innocence du carbone – FW N°49.
• Edwin ZACCAI, Controverses climatiques, sciences et politiques – FW N°49.
• Pascale BRACONNOT, Le climat : la Terre et les hommes – FW N°56.
• Yann QUERO, Le réchauffement climatique, et après… – FW N°56.
• « COP21 : Impasse garantie » – Cogito – FuturWest n°56
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