Si l’idée de progrès a guidé l’action sociale et politique moderne depuis Les Lumières, elle s’est considérablement affaiblie. Y compris les insatisfaits de la réalité actuelle, le mot même de progrès a perdu son sens. Progrès de quoi ? Progrès de qui ? Progrès vers quoi ? Qui peut encore répondre à ces questions ? Que le progrès n’ait plus d’attrait ni de contours, qu’il ne fasse plus consensus pour les « progressistes » est un facteur central de la fermeture actuelle des possibles. Le doute légitime vis-à-vis du progrès, en particulier technique et économique, a renforcé à son insu le discours hégémonique sur l’absence d’alternatives et sur la fin de l’Histoire. Afin de conjurer cette malédiction, l’auteur produit une analyse conceptuelle, historique et sociologique, qui vise à redéfinir ce que pourrait être un futur désirable pour celles et ceux qui souffrent du présent.
Selon l’auteur, le progrès est à la fois nécessaire et possible, et doit être réactivé à partir de deux matrices que sont la critique et l’imagination. Il faut aussi se défaire des conceptions euro-centrées qui ont dominé l’imaginaire des modernes. L’émergence d’une capacité à l’autodétermination collective apparaît comme la condition et l’horizon de tous les autres progrès